Une Suisse résiliente, mais jusqu'à quand?

quatrième trimestre. Seule la Chine conna î t une reprise un peu plus rapide. Wasserfallen, comme Hess, nous rappelle donc que la Suisse doit réagir en investissant dans un bon environnement structurel, dans des domaines tels que l‘éducation, la formation et les technologies du futur comme la 5G. Il est risqué de compter sur une impulsion de l‘innovation dans les entreprises. Beaucoup se demandent actuellement comment elles peuvent investir si elles ne gagnent pas d‘argent. Les petites et moyennes entreprises sont également inquiètes ; la véritable crise est encore à venir pour elles. Les participants à SEF.Interaktiv partagent ce point de vue. Selon eux, ce sont précisément ces entreprises qui sont les plus menacées par la crise et ses conséquences. Ce qui s‘en suivra sera beaucoup plus difficile. Entre autres choses, une grande vague de licenciements est imminente, et non sans raison. En juillet, les experts de BAK Economics ont calculé que 95 000 emplois supplémentaires seront perdus d‘ici à la fin de l‘année.

Ce qui entra î nera une situation sociale difficile. Certains participants se sont demandés si le gouvernement suisse disposait réellement d’un « scénario catastrophe ». Christian Wasserfallen a son propre point de vue. Il est mécontent de l‘évolution de la situation internationale en particulier : les prévisions d‘été de la Commission européenne sont sombres, prévoyant une croissance négative de -8,3 % pour la zone UE, alors qu’au milieu de la crise ce chiffre n‘était « que » de -7,4 %. M. Wasserfallen (qui siège au conseil d‘administration de plusieurs entreprises) souhaite que les entreprises rapprochent à nouveau leurs cha î nes d‘approvisionnement en Europe et qu‘elles mettent en place des alternatives chaque fois qu‘elles le peuvent. La priorité devrait également être accordée aux technologies clés telles que la production de batteries. Les participants à l‘enquête s‘attendent à une croissance nulle ou négative pour la Suisse au cours des 12 prochains mois. Seul un répondant sur dix est optimiste pour l‘année à venir. Il est toutefois surprenant de constater que les personnes interrogées ont une vision beaucoup plus positive de leur propre avenir professionnel (voir graphique).

Rarement le regard porté sur l‘avenir qui nous attend a été aussi peu clair. Un peu comme si l‘avenir se trouvait recouvert d’un épais brouillard. Personne ne sait comment le virus va se développer, surtout si l‘on tient compte de la saison froide, où la grippe reviendra également. Quand y aura-t-il un vaccin contre le Covid-19 ? À quoi ressembleront les prochaines vagues d‘infection en Suisse, dans le reste de l‘Europe et dans le monde entier ? Une chose est claire pour tous ceux qui participent à SEF.Interaktiv : il ne doit pas y avoir de second confinement ; les dégâts seraient dévastateurs. Deux visions de l‘avenir se dégagent également. D‘une part, la demande intérieure s‘est rapidement redressée et on peut même constater des effets de rattrapage. Cependant, le responsable économique de la NZZ, Peter A. Fischer, n‘est pas le seul à mettre en garde contre une vague de faillites qui se produira plus tard dans l‘année. L‘économie suisse dépend du commerce extérieur, dit-il, et si les économies des autres pays ne se redressent pas, cela affectera également la Suisse. Le Conseiller national du PLR Christian Wasserfallen et Hans Hess sont tous deux convaincus que les secteurs d‘exportation continueront à subir un effondrement majeur au cours du troisième et du

95000 emplois supprimés d’ici fin 2020

L’avenir est sombre - mais pas pour nous

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