Une Suisse résiliente, mais jusqu'à quand?

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Le gouvernement suisse a agi par un mélange de crainte et de créativité, et le résultat a été une surprise positive. C‘est ce qu‘affirme Peter A. Fischer, responsable de l‘influente section économique du journal NZZ, qui a par ailleurs tendance à critiquer l‘Etat. Toutefois, sa déclaration ne s‘applique qu‘à la phase initiale. M. Fischer affirme que le gouvernement a « utilisé ses mesures de stabilisation de manière judicieuse » au début du confinement. Rudolf Minsch, représentant d‘economiesuisse, une organisation habituellement peu connue pour être proche de l‘Etat, a également fait l‘éloge des mesures antérieures prises par l‘administration suisse, notamment le frein à l‘endettement et le budget de l‘Etat bien équilibré, seule solution permettant aux mesures d‘être en tout point durables. Comme Peter A. Fischer, Minsch critique toutefois le gouvernement pour avoir desserré les freins trop tard. D‘autre part, un participant d‘origine indienne mais établi en Suisse a fait l‘éloge de la politique suisse en général. Contrairement à la situation dans de nombreux autres pays, aucun des principaux responsables politiques n‘a cherché à exploiter la crise à son propre avantage. C‘est le pays qui compte, et rien d‘autre. Petra Gössi, Conseillère nationale suisse et Présidente du Parti libéral-radical (PLR), a vécu la crise au centre politique de la Suisse. Son champ d‘action a été limité pendant un certain temps, car le Parlement n‘avait pas eu l’occasion d’agir depuis longtemps. Toutes les compétences sont du ressort du Conseil fédéral. Les droits fondamentaux sont limités. Et la communication au sein des partis et avec la population est massivement perturbée. Sur le plan politique, la crise a constitué un défi majeur. Petra Gössi en tire cinq leçons :

Cela vaut la peine d’avoir un Etat qui fonctionne : pour tout le monde, pour l’économie, pour la société et pour la culture. Ni un Etat ultra-libéral ni un Etat socialiste n’auraient pu agir de manière aussi sensée. 04 Les responsables politiques et les autorités doivent vérifier combien de mesures de précaution doivent être prises, par exemple en revoyant ce qui doit se trouver dans les stocks obligatoires de reserve et en quelles quantités.

Les politiciens ont besoin d’un coup de pouce vers la digitalisation afin de maintenir leur capacité d’action en cas de crise.

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La gestion des risques doit être renforcée. Il y aura toujours des crises.

05 Et surtout, la gestion des crises fera peser un lourd fardeau sur la prochaine génération : il faut donner une perspective à ces générations, et non pas seulement leur transmettre des dettes.

Quel devrait être le niveau d’intervention de l’Etat ?

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